à voir ...

Tout peut arriver, j'ai aimé une pièce de théâtre ....

Dès le départ le sujet m'était sensible, la relation éphémère entre Prosper Mérimée et George Sand ...
Création totale, l'auteur a imaginé une relation passionnée mais courte entre 2 auteurs au début de leur parcours et de leur gloire littéraire.

Le texte est fin et bourré d'esprit, vivant alternant affrontement et réconciliation. Des références constantes à la vie littéraire du moment (Hugo, Stendhal, Sainte Beuve sont des personnages de la pièce) .... Deux comédiens qui vivent leurs rôles mais sans exagération ... Un plaisir donc ...





à méditer ....

Je ne partage pas le propos mais c'est tellement drôle ....

"A mort le foot

16 juin 1986


Voici bientôt quatre longues semaines que les gens normaux, j'entends les gens issus de la norme, avec deux bras et deux jambes pour signifier qu'ils existent, subissent à longueur d'antenne les dégradantes contorsions manchotes des hordes encaleçonnées sudoripares qui se disputent sur gazon l'honneur minuscule d'être champions de la balle au pied.

Voilà bien la différence entre le singe et le footballeur. Le premier a trop de mains ou pas assez de pieds pour s'abaisser à jouer au football.

Le football. Quel sport est plus laid, plus balourd et moins gracieux que le football? Quelle harmonie, quelle élégance l'esthète de base pourrait-il bien découvrir dans les trottinements patauds de 22 handicapés velus qui pousse des balles comme on pousse un étron, en ahanant des râles vulgaires de bœufs éteints.

Quel bâtard en rut de quel corniaud branlé oserait manifester publiquement sa libido en s'enlaçant frénétiquement comme ils le font par paquets de 8, à grands coups de pattes grasses et mouillées, en ululant des gutturalités simiesques à choquer un rocker d'usine? Quelle brute glacée, quel monstre décérébré de quel ordre noir oserait rire sur des cadavres comme nous le vîmes en vérité, certain soir du Heysel où vos idoles, calamiteux goalistes extatiques, ont exulté de joie folle au milieu de 40 morts piétinés, tout ça parce que la baballe était dans les bois?

Je vous hais, footballeurs. Vous ne m'avez fait vibrer qu'une fois; le jour où j'ai appris que vous aviez attrapé la chiasse mexicaine en suçant des frites aztèques. J'eusse aimé que les amibes vous coupassent les pattes jusqu'à la fin du tournoi. Mais Dieu n'a pas voulu. Ça ne m'a pas surpris de sa part. Il est des vôtres. Il est comme vous. Il est partout, tout le temps, quoi qu'on fasse et où qu'on se planque, on ne peut y échapper.

Quand j'étais petit garçon, je me suis cru longtemps anormal parce que je vous repoussais déjà. Je refusais systématiquement de jouer au foot, à l'école ou dans la rue. On me disait: «Ah, la fille!» ou bien: «Tiens, il est malade», tellement l'anormalité est solidement solidaire de la non-footballité.

Je vous emmerde. Je n'ai jamais été malade. Quant à la féminité que vous subodoriez, elle est toujours en moi. Et me pousse aux temps chauds à rechercher la compagnie des femmes. Y compris celles des vôtres que je ne rechigne pas à culbuter quand vous vibrez au stade.
Pouf, pouf.

Pierre Desproges (1938-1987)


«Chroniques de la haine ordinaire»,

© Editions du Seuil, 1987"

à lire ....


L'enfer de Yoshihiro Tatsumi


recueil de nouvelles en bd, considéré comme le fondateur du gekiga, le manga pour adultes, dans les années 1970, Yoshihiro Tatsumi imagine une nouvelle approche de la bande dessinée

Voici la présentation de l'éditeur : "À ceux qui lui reprochaient certains de ses personnages, Balzac répondait : "Ces êtres vulgaires m'intéressent plus qu'ils ne vous intéressent ; je les grandis, je les idéalise en sens inverse, dans leur laideur ou leur bêtise. Je donne à leurs difformités des proportions effrayantes ou grotesques." Tatsumi décrit, lui aussi, les infirmités du corps et de l'âme, la peur et la laideur humaine. Employés, ouvriers, étudiants ou putains, ses personnages mènent des vies machinales, tourmentés par les frustrations sexuelles et sociales, hantés par l’angoisse existentielle.

C'est le drame quotidien et banal de ces marginaux que raconte la comédie humaine de Tatsumi. Le Japon contemporain rassemble tous les cercles de L’Enfer. Hommes et femmes y tournent en rond, vaincus et fatigués, désespérés et solitaires. Plus grande est la foule, plus grande est la solitude. "

A écouter ....

Dreadzone est un groupe de musique electro britannique qui mélange différents styles musicaux: dub, reggae, techno, trance, folk et rock.

sorte juste un nouvel album
Je les ai découvert via un précédent "sound"

des vidéos à voir ...